Ayant grandi à Bouaké en Côte d’Ivoire, dans une famille de griots musiciens, Adama est initié par ses parents dès le plus jeune âge aux instruments traditionnels joués dans sa famille : le balafon (xylophone africain), le n’tama (tambour d’aisselles) et les dunduns (tambours basses cylindriques montés de peaux de vaches et joués avec des baguettes).
Agé d’à peine 7 ans, il commence à jouer et à animer des fêtes dans les groupes de « simpa », ensembles de rue composés de tambours sico (tambours carrés) et toumba (sorte de congas).
C’est à cette époque qu’il découvre le djembé, instrument emblématique d’Afrique de l’Ouest, et qu’il rejoint les ballets Reliwande. Pour se perfectionner, il ne manque aucune cérémonie de mariage ou de baptême, où il peut écouter et imiter le jeu des grands batteurs tels que Soungalo Coulibaly ou Adama Dramé.
A 12 ans, il est repéré par le regretté Soungalo Coulibaly, inventeur d’un nouveau courant musical : la Flez Musique – savant mélange de balafon, de kamelen’goni (harpe-luth traditionnelle à 6 cordes), de guitare acoustique et de percussions mandingues – qui puise son inspiration dans ses racines maliennes avec des influences marquées par une ouverture sur le jazz ou le blues.
Soungalo le prend sous son aile en l’intégrant dans sa troupe. Son talent lui permettra de devenir un des meilleurs djembefola (joueur de djembé) soliste de Bouaké.
Il passera toute son adolescence auprès de ce grand maître percussionniste.
Surnommé alors « Petit Adama », il est désormais considéré par ses pairs comme un percussionniste virtuose.
Mais sa passion pour la musique ne s’arrête pas là : il rencontre alors les guitaristes Bassi Kouyaté et Lamine Soumano, respectivement griots de Soungalo Coulibaly et Adama Dramé, auprès desquels il commence à s’initier au kamelen’goni et à la guitare et plus particulièrement au style de jeu mandingue.
C’est avec les ballets Reliwande qu’il gagne successivement le 2ème prix pour le festival international de musiques et danses de Bobo-Dioulasso (Burkina-Faso) en 1990 et 1992. La promotion de ces ballets l’emmènera en France pour la première fois en décembre 1996, pour un Festival à Voiron (38).
En 1992, il quitte le groupe de Soungalo Coulibaly pour former, avec son grand frère Kalifa Diarra et d’autres batteurs de Bouaké, le groupe Les Margouillas.
En 1993, le groupe s’installe à Bamako (Mali). Ils se séparent en 1995 quand Kalifa, son grand frère, part s’installer à Toulouse (31). Adama commence alors à accompagner la célèbre griotte Babani Koné et son guitariste Moribo Diabaté, auprès de qui il perfectionne son jeu de guitare.
D’autres grandes divas maliennes telles que Kandia Kouyaté ou Ami Koïta, le sollicitent régulièrement pour les accompagner dans leurs « sumu » (cérémonies de mariages ou baptêmes où elles chantent les louanges de leurs hôtes).
C’est aussi à partir de cette époque qu’il commence à découvrir le métier de musicien de studio. Il devient très vite le batteur le plus sollicité de la capitale malienne.
En 1998 il enregistre par exemple avec le label Stern’s Music l’album Sanou Djala de Babani Koné et Nafa de Naïni Diabaté.
En juin 1999, il rejoint son frère Kalifa à Toulouse pour une tournée de 3 mois avec le groupe SAN KOULI KAN. Il revient à Paris en décembre de cette même année, avec Babani Koné pour le festival AFRICOLOR.
En 2000, la rencontre avec l’association franco-gambienne Kounta Kinté marque une nouvelle page de son histoire. Il devient l’intervenant principal de l’école de musiques et danses du village de Juffureh, projet central de l’association qui œuvre pour le développement durable du village. C’est au sein de cette structure, qui accueille des stagiaires venus de toute l’Europe, qu’il va parfaire sa pédagogie. Il continue d’ailleurs aujourd’hui d’animer de nombreux stages et masterclasses à travers le monde.
C’est aussi grâce à cette association qu’Adama nous fera découvrir ses talents d’auteur-compositeur en enregistrant son premier album Tounga (Kounta Kinté – 2004), qu’il présentera sur scène au cours d’une tournée française en 2004 avec son groupe DIARRA KAN.
Cet album et cette tournée nous confirment qu’il appartient à la nouvelle vague de musiciens qui fait évoluer la tradition par la composition de nouveaux rythmes et de nouvelles mélodies. Le son qu’il produit avec sa kora, ramenée de Gambie (harpe-luth traditionnelle à 21 cordes dont le berceau est ce petit pays au cœur de l’ancien Empire Mandingue), est totalement novateur.
Depuis, ses qualités de musicien multi-instrumentiste et d’arrangeurs lui valent d’être sollicité par les plus grands noms de la scène malienne qu’il accompagne en concerts ou en studio : Babani Koné (qu’il accompagne encore aujourd’hui), les regrettés Kassé Mady Diabaté, Mangala Camara et Bako Dagnon mais aussi Madou Sidiki Diabaté et son épouse Safi Diabaté, Basékou Kouyaté, Djelimady Tounkara, Oumou Sangaré ou encore Vieux Farka Touré.
Il ne cesse également de multiplier les collaborations avec des artistes internationaux d’horizons variés, comme par exemple :
- dans le milieu des musiques mandingues avec Sory Diabaté et sur le projet « Djembé New Style » (avec les meilleurs musiciens percussionnistes de sa génération comme Thomas Gueï, Harouna Dembélé, Babara Bangoura, Adama « Bilorou » Dembélé …),
- en reggae avec Tiken Jah Fakoly,
- en rap avec Mokobe (du 113) ou Toan (et sa sœur Olivia Ruiz sur le projet « Au Pays des hommes intègres »),
- en jazz avec Cheick Tidiane Seck, Dee Dee Bridgewater ou encore Jacky Terrasson …
Depuis peu il s’illustre comme réalisateur pour de jeunes artistes maliens très prometteurs à l’image de l’artiste Massan Coulibaly (album enregistré en 2021) pour qui il a réalisé, composé, arrangé et enregistré, et la très en vogue Delphine Mounkoro (choriste de Cheick Tidiane Seck) pour qui il a également réalisé, composé, arrangé et enregistré la plupart des morceaux des albums Tereté et Bônù (sorti en janvier 2021).
Installé en France depuis Octobre 2021, il a rejoint l’équipe pédagogique de notre association qui distribue le 2ème album de son groupe DIARRA KAN – Né ma ni nyogon yé – qu’il avait produit à Bamako en 2021 (sorti en octobre 2022).
Depuis début 2022, il a rejoint le mythique Kora Jazz Trio et, depuis début 2023, il tourne avec le groupe PETIT ADAMA qu’il a monté pour nous livrer ses compositions dans un style « Afro-Fusion / Manding Groove ».
Sa discographie en dit long sur ses talents de musicien de studio.
Adama ayant participé à l’enregistrement de nombreux albums d’artistes ouest-africains et autres stars internationales, nous ne présenterons ici que ceux diffusés au-delà des frontières d’Afrique Occidentale.
Les liens actifs vous enverront sur les albums en question. Bonnes écoutes !
– Petit Adama & DIARRA KAN / Né ma ni nyogon yé (Petit Adama Diarra – 2022)
– Oumou Sangaré/ Timbuktu (World Circuit – 2022)
– Delphine Mounkoro / Terete (Delphine Mounkoro Records – 2020)
– Ibrahima Cissokho et le Manding Foly / Yanfu (studio Nomade Production – 2016)
– Tiken Jah Fakoly / Racines (Barclay – 2015)
– Jacky Terrasson / Take This (Impulse! – 2015)
– Sory Diabaté / Wali (studio Nomade Production – 2014)
– Safi Diabaté / Championat (2012)
– Oumou Sangaré/ Seya (Universal Jazz Music France – 2009)
– Kassé Mady Diabaté / Manden Djeli Kan (Universal Jazz Music France – 2009)
– Toan et Olivia Ruiz, Au pays des hommes intègres (2009)
– Cheick Tidiane Seck / Sabaly (Universal Jazz Music France – 2008)
– Dee Dee Bridgewater, Red Earth / A Malian Journey (DDB Records / Emarcy / Universal – 2007)
– Vieux Farka Touré (World Village / Harmonia Mundi – 2007)
– Bako Dagnon, Titati (Syllart – 2007)
– Mokobé, Mon Afrique (Sony Music – 2007)
– Mangala Camara, Minye Minye (Syllart – 2006)
– Djelimady Tounkara, Solon Kono (Marabi – 2005)
– Petit Adama & DIARRA KAN, Tounga (Kounta Kinté – 2004)
– Naïni Diabaté, Nafa (Stern’s Music – 1998)
– Babani Koné, Sanou Djala (Stern’s Music – 1998)
Depuis son arrivée à Bamako, Petit Adama accompagne la plupart des concerts et « sumu » de la grande diva Babani Koné.
Depuis quelques années, il accompagne aussi sur scène Madou Sidiki Diabaté (kora), petit frère de l’illustre Toumani Diabaté.
– en 2001 et 2002 avec Kassé Mady Diabaté et Bassekou Kouyaté : Festival Les Suds à Arles, Espagne, Japon, Belgique, Azerbaïdjan
– en 2004 avec son groupe DIARRA KAN : Festival des Musiques et Danses du Monde à Courcouronnes, Méréville, Festival de Montataire, Festival de Villeneuve d’Ascq, Bobigny
– en 2007 avec Dee Dee Bridgewater : Evreux, Nîmes, Orléans, Rome (Italie), Festival Jazz à Vienne, Savona (Italie), Nice
– en 2007 et 2008 avec Cheick Tidiane Seck : Festival Jazz à Ouaga (Burkina-Faso), Festival d’Essaouira (Maroc), Festival Jazz à Vienne, New Morning à Paris, Mexique
– en 2008 avec le projet « Du Griot au Slameur » porté par la Fondation Royaumont d’Asnière sur Oise (95) : Royaumont, Gonesse, Evry, Nanterre, Roubaix, Argenteuil
– en 2009 avec Cheick Tidiane Seck : Mexique, Paris, Saint-Etienne, Festival du Bout du Monde à Crozon
– Depuis 2010 : Adama effectue chaque année plusieurs tournées européennes pour donner des stages et masterclass. Lors de ces voyages, il se produit sur scène avec les différents artistes percussionnistes ouest africains (ivoiriens, guinéens, burkinabè ou maliens) avec lesquels il collabore.
– en 2018 avec Cheick Tidiane Seck – Paris, Accor hôtel Arena, La nuit du Mali
– en 2019 avec Babani Kone – Paris, Accor hôtel Arena, La nuit du Mali
– en 2019 avec Safi Diabaté – Bamako, Festival Bama Art
– en 2020 avec le groupe Bwazan de Bassidi Koné – Maison des Jeunes de Bamako, Festival les nuits du djembé et du balafon – Acte 3
– en 2020 avec Safi Diabaté et Cheick Tidiane Seck – Bamako, Festival Bama Art
– en 2020 avec Safi Diabaté – Bamako, parc national, Festival Hola Bamako
– en 2021 avec Cheick Tidiane Seck – Bamako, BlonBa
– en 2021 avec son groupe DIARRA KAN – festival Gwa Sigui et Maison des Jeunes de Bamako
Vous trouverez dans cette rubrique des vidéos de Petit Adama sur divers projets artistiques et pédagogiques.
Retrouvez plus de vidéos sur la chaîne Youtube de Petit Adama Diarra ou en tapant « Petit Adama Diarra » sur vos moteurs de recherches (la liste est si longue) …
Dans cette rubrique, vous trouverez des reportages et les clips des morceaux des artistes avec qui Petit Adama a collaboré.
Retrouvez plus de vidéos sur la chaîne Youtube de Petit Adama Diarra ou en tapant « Petit Adama Diarra » sur vos moteurs de recherches (la liste est si longue) …
Depuis 2009, Adama s’investit énormément dans la transmission de son savoir et le partage de ses connaissances à travers l’animation de stages et de master-classes internationaux.
Il a été un des prestigieux pédagogues invités sur les rendez-vous incontournables européens que sont le festival Couleur Tradition en Belgique sur lequel il intervient depuis 2011, le festival Mama Africa en Italie de 2012 à 2015 ou encore le festival Stage Camp – Africa Raices au Brésil en 2016.
Il est également beaucoup sollicité pour accompagner des stages et master-classes de danses mandingues et collabore notamment, et aussi souvent que possible, avec un grand nom de la danse malienne, Brahima « Bandjougou » Coulibaly, qui fût son premier complice à Bamako dès 1993 …
Installé en France depuis novembre 2021, il accompagne les stages et les cours réguliers de danses mandingues et anime les stages de percussions mandingues organisés par notre association.